Légende du Bentomïr
Page 1 sur 1
Légende du Bentomïr
LA LEGENDE D'ULLMIR ET GAENDREIL
En des temps reculés, avant que la grande guerre n'éclate et n'amène avec elle son lot de peste, vivait un peuple de valeureux guerriers, petits, agiles et très robustes.
Ce peuple de petits hommes était installé dans les plaines glacées du Bentomïr et cela depuis de nombreuses générations.
Il coexistait dans cette immense toundra en plusieurs petits hameaux éparpillés, mais non sans entacher son épais tapis blanc avec le sang des braves.
Car le calme apparent de cette région nordique était trompeur, s'il y avait là des êtres civilisés, ils se battaient entre eux, pas moins que comme des bêtes féroces, avides de protéger leurs territoires au centimètre près.
En effet, la région du Bentomïr était en proie à d'incessantes guerres intérieures et cela depuis des siècles durant.
Les fils, de fils, de toutes générations, s'entretuaient dans des combats entre clans, afin de préserver leurs dignités en tant qu'occupants de terres qui étaient les leurs.
Cette situation était d'ailleurs à elle seule un prétexte adéquat pour une armée bien organisée d'attaquer cette région afin de la mettre sous la tutelle des hommes.
Et faute n'est d'avoir essayé, bien plus d'une fois des légions entières d'hommes sont parties en croisade dans le but de conquérir le Bentomïr.
Mais jamais, non jamais, aucun pied étranger n'eut foulé ces terres plus loin qu'au-delà du champ de bataille. Malgré l'incapacité de ces nains à coexister en harmonie.
Il y avait, dans les moments les plus critiques pour ce peuple, une forme de "ré-organisation" magique qui s'effectuait entre eux et d'un jour à l'autre sans que deux clan n'eurent communiqué entre eux.
Une avalanche de petits bonshommes de chaque clan déboulait à toute vitesse, armés de haches et autres marteaux de guerre depuis des hauteurs enneigées pour s'abattre avec fracas sur l'ennemi commun qui menaçait leur liberté.
Le Bentomïr porte depuis ces jours de gloires, le nom de "Région Glacée Des Invaincus", car comme son nom l'indique, jamais aucune guerre ne leur a échappé.
Mais à force de guerres, de batailles sanglantes et autres querelles incessantes, le fracas de métaux légendaire du Bentomïr finit par réveiller un adversaire bien plus redoutable que tous ceux déjà combattus.
Un dragon, créature dont nul n'avait entendu parler autrement qu'au travers des légendes, fit son apparition sur ce continent glacé.
Et avec elle arriva une période de ténèbres plongeant le Bentomïr dans la souffrance et la faim.
Le dragon apparaissait, et un village disparaissait sous les flammes. Femmes et enfants n'étaient point épargnés, récoltes et puits étaient détruits de la même manière et ce fardeau ne semblait pas rassasier notre hôte assoiffé de morts et de chaires fraiches.
Les dégâts furent si considérables pour le Bentomïr que les nains firent enfin mine de communiquer, et décidèrent de fonder un conseil extraordinaire, afin de mettre fin au massacre.
Dans chaque village, on recrutait les champions, les guerriers expérimentés, et les meilleurs forgerons. Les chefs de chaque clan partirent alors avec leurs troupes constituées des meilleurs guerriers, triés sur le volet, pour un périple dont nul ne pouvait prévoir les conséquences.
Cette quête serait sans doute leur ultime bataille car s'ils venaient à échouer, leurs villages seraient à jamais condamnés à périr dans les flammes.
Le conseil se rassembla dans les hauteurs du mont Brâksal, les chefs à nouveau réunis après plus de 400 ans se mirent à débattre de la meilleur façon de vaincre la bête, à qui on avait octroyé le nom de "Drakk Dum" (dragon du chaos)
Ils finirent par fonder l'Ordre des "Drakken Drengi"(écorcheurs de dragons) et partirent en masse traquer Drakkdum qui, selon la légende, devait se reposer après chaque bataille dans une grotte froide et humide.
Pour les Drakken Drengi c'était la première fois qu'ils allaient chasser un dragon, car même si les légendes en parlaient, nul n'en avait jamais vu en quatre siècles.
Seulement quelques histoires destinées à terrifier les étrangers narraient des chasses aux dragons, et elles étaient effectuées par des héros surpuissants. Pourquoi une telle créature est-elle apparu au Bentomïr et pourquoi était-elle seule?
L'unique réponse fiable était que ce dragon fût probablement le dernier descendant d'une race éteinte, et qui, endormi dans la montagne, eut fini par être réveillé par les batailles des nains.
La légende disait en effet, au sujet des dragons, que ces créatures pouvaient rentrer en hibernation pendant plus de trois siècles. Si tel était le cas, ce Drakkdum devait avoir une faim terrifiante.
Les nains partis pour leur périple étaient loin de se douter qu'un dragon pouvait demeurer introuvable pendant des années, l'animal était doté d'un odorat si puissant qu'il pouvait sentir approcher une créature à plus de 10 km.
Et ce nombre pouvait atteindre les 100 km si le vent tournait en faveur de la bête.
Au fur et à mesure que le temps passait, les nuits devenaient de plus en plus rudes, et l'obscurité mêlée au froid mordant emportait avec elle de nombreux compagnons d'armes dans les abysses de Naëlva (la déesse de la mort).
Plus d'une année passa sans trace du dragon, si ce n'est quelques os de nains au fin fond de cavernes laissées à l'abandon et qui avaient certainement constitué un encas minime pour la créature.
Le temps ne jouait pas en faveur des Drakken Drengi, à tel point que l'immense armée succombait lentement à son périple, jusqu'au jour où seuls deux d'entre eux, à bout de forces, étaient encore en vie.
Nos deux jeunes gens n'étaient d'ailleurs pas moins qu'Ullmïr du clan d'Altabmäerkz et fils hériter du chefs de ce même clan, et Gaendreïl du clan des Poings De Fer et fils du célèbre Thörmacca,
un meneur d'exception, grâce à qui bien des batailles se terminaient en faveur du Bentomïr.
Les deux compagnons Drakken Drengi étaient depuis toujours des rivaux, leurs clans étant des plus réputés et leurs noms étaient tout aussi sanguinaires que leurs manières de manier la hache.
Malheureusement, cette rivalité certes ancestrale, mise de coté pour cette mission, ne jouait pas en leur faveur.
Car elle suscitait encore et toujours de la méfiance, et cela pouvait se voir dans le regard de chacun. De plus leur ration de "Chronkel" (ragout de fromage séché au miel et à la bière, pouvant se conserver durant des années)arrivait à sa fin, et la dernière ration finirait par devoir être partagée en deux. Et en bons nains têtus, tout deux se turent, afin de ne pas passer pour plus faible en proposant une pause casse-croute.
C'est alors qu'au loin un point lumineux attira leur attention, ce n'est qu'en se rapprochant qu'Ullmïr et Gaendreïl distinguèrent une silhouette humaine.
Arrivés à l'endroit, ils virent un vieillard vêtu d'une tunique bleu, qui remuait en rythme un morceau de bois dans un chaudron qui bouillait sur le feu, d'où s'échappait une odeur des plus alléchantes.
Le vieillard vit tout de suite que les nains étaient affamés et en connaissance de cause il les invita à se joindre à lui d'un air ironique.
Les trois mangèrent autour de feu qui leur accordait un bon repos et le vieillard se mit à les questionner sur la raison de leurs présences, en ces lieux si inhospitaliers.
Il voyait bien que leurs armures n'étaient point ordinaires, et que la couleur et les symboles de leur armoiries étaient différents.
Ces deux-là étaient de nobles guerriers nains et la situation devait être des plus dramatiques pour que deux clan trouvent un terrain d'entente et coopèrent.
Car on aura beau dire, la solidarité des nains a toujours succédé à leur état d'âme, et cela tout le monde semblait le savoir, et au moins aussi bien que les pommes tombent des arbres.
Les Draken Drengi lui expliquèrent qu'ils chassaient un dragon, et le vieillard les mit en garde. Il avait l'air d'en savoir beaucoup plus qu'eux sur les dragons.
Tout en leur désignant l'endroit où se trouvait la bête en ce moment, il leur expliqua qu'il y avait pour eux qu'un seul moyen de vaincre la bête...
A l'aube les deux héros se remirent en route comme l'avait conseillé le vieillard, car les dragons sont plus vulnérables au levé du jour au moment de leur digestion.
Ullmïr et Gaendreil arrivèrent devant la grotte du monstre, et sans une seule seconde d'hésitation attaqua la bête qui s'apprêtait déjà à partir vers d'autres lieux.
Dans une lutte sans merci, ils accumulèrent les coups de haches, mais le dragon, certes affaibli au fur et à mesure des coups, était trop grand pour être atteint à la gueule.
Seulement Ullmïr et Gaendrïl, bien décidés à en découdre, terrassèrent la bête, et la décapitèrent.
De retour en Héros sur les blanches plaines du Bentomïr, les deux DrakkenDrengi avaient eu une illumination. En effet le combat avec le dragon leur avait ouvert les yeux sur l'importance de coopérer entre clans.
Il firent bâtir une cité aussi grande que le dragon qu'ils avaient combattu, en hommage à leur plus grand ennemi, et symbole de la grandeur (morale) des nains, ils bâtirent la cité dans les montagnes DrakkUzkul (dragon mort).
Ils s'y installèrent avec ce qui restait de leur caste devenue souveraine légitime et destinée à régner pour les siècles à venir sur les régions cristallines du Bentomïr.
Or depuis maintenant 10 ans, l'entêtement légendaire des nains eut bien vite raison de la trêve entre les castes, et c'est après la mort d'Ullmïr, dernier héros et Ancêtre fondateur de DrakkUzkul que les castes replongèrent dans une querelle infinie, les poussant à se battre pour la moindre décision importante et faisant du Bentomïr une région instable et pourtant toujours, oui pourtant toujours invaincue..
Et même s'il demeure des villages tapis dans l'ombre de l'âge des clans, ils n'en sont pas moins sous le joug absolue. Car le peuple du Bentomir tout entier a été fédéré par les castes d'Ullmïr et Gaendreil, auquel les chef de clan de tout le continent nain ont juré allégeance pour terrasser Drakkdum.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum